L'histoire sanglante du Théâtre du Grand-Guignol à Paris

  • 20 octobre 2023
  • La scène parisienne
  • Isabelle Iebeneck

Traduit par Clara Palas et Christophe Durastanti

Chaque année, pour Halloween, le passé de certains théâtres parisiens refait surface et, leurs histoires et légendes macabres avec eux ! C’est le cas du Théâtre du Grand-Guignol. Découvrez son histoire terrifiante et peu connue encore à ce jour…

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Créé en 1897 dans le quartier de Pigalle à Paris, le Théâtre du Grand-Guignol était dédié au courant réaliste dès sa création. Son nom populaire, le Grand-Guignol, est devenu synonyme d’horreur. Le fondateur Oscar Méténier avait initialement prévu de suivre son père dans la police et devint secrétaire dans un commissariat local. Inspiré par les œuvres réalistes de l'écrivain français Émile Zola, Méténier commence à écrire des nouvelles et des pièces de théâtre en ayant comme inspiration les situations auxquelles il fait face dans le cadre de son travail. Son intention première pour le Grand-Guignol était de présenter des pièces de théâtre dans un style profondément réaliste, en cherchant à ce que l'action dramatique reflète le plus fidèlement possible la vie quotidienne. C'est après le succès d'un spectacle particulièrement violent mettant en scène un meurtre que la marque du Grand-Guignol est née.

Le théâtre s'étant spécialisé dans l'horreur, les spectacles présentés sur ses planches offrent une mise en scène particulièrement graphique. Souvent inspirées de faits divers relatés dans les journaux, les histoires restaient ancrées dans la réalité et ne s'aventurent pas dans le domaine du surnaturel. En combinant des effets spéciaux novateurs pour l’époque et des techniques de mise en scène traditionnelles, le Grand-Guignol réussissait de manière habile à refléter la part sombre de l'humanité, racontant des histoires de terreurs réelles.

Des médecins étaient présents à chaque représentation, en partie à des fins publicitaires et en partie en raison des évanouissements ou des vomissements occasionnels des spectateurs. Des rumeurs prétendaient que le théâtre connaissait deux évanouissements par soir ! Le croirez-vous ? Un de ces médecins se serait même évanoui lors d’une représentation.

Le public était particulièrement captivé. L'intimité de la petite salle leur permettait de voir avec une clarté parfaite les effroyables effets spéciaux qui ont fait la renommée du théâtre. Yeux crevés, décapitation et même dépeçage ont fait leur apparition sur la scène du Grand-Guignol. Les choix créatifs audacieux du théâtre ont permis d'innover en matière d'effets spéciaux dans le milieu de la scène. Les critiques ont également fait grand du jeu des acteurs de la compagnie, car leurs interprétations des scènes de violence et leur capacité à jouer les victimes ont été cruciales pour le succès des représentations.

Cependant, la popularité du Grand-Guignol ne perdura pas, et en 1962, il ferma ses portes. Beaucoup attribuent son échec aux horreurs de l'Holocauste ; ce qui semblait être une illusion théâtrale était soudainement devenu très réel. Le public ne ressentait plus le besoin de rechercher des frayeurs sur scène. Bien que les années d'après-guerre aient connu un déclin de fréquentation, le théâtre était dans une situation instable depuis un certain temps, avec des conflits créatifs couvant au sein de sa compagnie. Trop immergé dans le genre horrifique, le Grand-Guignol se perdit dans un genre de théâtre de moins en moins prisé. L'absence de nuances entre le bien et le mal fit perdre l'intérêt du public pour ce type de théâtre. Le coup final survint lorsque l'actrice bien-aimée Paula Maxa fut renvoyée en raison de divergences créatives avec le nouveau directeur. Depuis sa dissolution, de nombreux théâtres dans le monde entier ont tenté des reprises, des adaptations et des hommages à l'univers du Grand-Guignol. Des théâtres entiers, tels que Vigor Mortis au Brésil, ont été créés en hommage à l'illustre théâtre. Ses œuvres originales ont été traduites dans plusieurs langues, dont l'italien et l'anglais. La compagnie de San Francisco, Thrillpeddlers, a produit à la fois des scripts originaux du Grand-Guignol et des comédies musicales inspirées par ces œuvres. Les experts soulignent également que des pièces modernes telles que Ghost Stories et La Femme en Noir sont inspirées par cette compagnie légendaire. Les empreintes laissées par le Grand-Guignol sur le théâtre moderne sont bien réelles. La mise en scène de l'horreur sur scène lui doit beaucoup.

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En l'honneur du Théâtre du Grand-Guignol, découvrez notre liste de spectacles effrayants pour Halloween. Cliquez sur les liens ci-dessous pour en savoir plus et acheter des billets !

  • Fantastik par Viktor Vincent, un spectacle de magie au Théâtre de la Tour Eiffel à Paris (Jusqu'au 7 janvier 2024)

  • Macbeth Underworld, un opera à l’Opéra Comique à Paris (6 - 12 novembre, 2023)

  • Rocky Horror Show, une comédie musicale au Lido2Paris à Paris (27 février - 7 avril, 2023)
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