Regard sur la vie de Molière

Jean-Baptiste Poquelin, connu sous le pseudonyme de Molière, est considéré par beaucoup comme le plus grand dramaturge français et son influence est si importante que la langue française est souvent affectueusement surnommée « la langue de Molière ». Maître du genre comique, Molière a passé la plus grande partie de sa vie adulte à écrire, jouer et susciter des controverses à la cour de Louis XIV. Ses pièces utilisent l'humour de façon magistrale afin de critiquer la société française et la psychologie humaine. Mais qui était l'homme derrière les célèbres scénarios de théâtre et comment est-il devenu l'un des dramaturges français les plus célèbres de l'histoire ? Jetons un coup d'œil à la vie de Molière.

Jeunesse

Tout a commencé en 1622, lorsque Molière naquit dans une famille bourgeoise prospère. En voyant le nouveau-né pour la première fois et en remarquant son nez anormalement gros, la servante de la famille s'exclame « le nez ! », ce qui lui valut un surnom durable. Cela ne vous fait-il pas penser à un autre personnage d'une pièce française au nez remarquable ? Jeune adulte, Molière étudie le droit et reprend un temps le métier de son père, tapissier du roi, avant d'abandonner tout son prestige familial en 1643 pour se lancer dans une carrière sur scène.

 

Faillite

L'Illustre Théâtre de Molière, nouvellement formé, a du mal à rivaliser avec les autres troupes de la capitale et fait faillite en 1645, quelques années seulement après sa création. Le jeune dramaturge a passé un certain temps en prison à cause de ses énormes dettes, qui ont été remboursées par un mystérieux bienfaiteur. C'est à peu près à cette époque qu'il a pris son pseudonyme, principalement pour épargner à son père la honte que son choix de carrière a fait peser sur leur nom de famille. N'oubliez pas qu'à cette époque, le métier de comédien n'équivalait pas à la célébrité internationale qu'il connaît aujourd'hui et les comédiens étaient souvent mal payés et avaient un statut social peu élevé. Sa troupe s'est alors lancée dans une tournée de dix ans en province, permettant à Molière de se perfectionner en tant qu'écrivain et comédien, avant de revenir à Paris pour se faire un nom.

La Première Salle du Palais-Royal, où Molière sa troupe ont joué devant le roi.

Approbation royale

De retour à Paris, la troupe de Molière s'assure le patronage du frère du roi et plus tard du roi lui-même. Influencé par le style théâtral italien de la Commedia dell'arte, Molière révolutionne le genre de la comédie, jusqu'alors méconnu en France et considéré comme inférieur à la tragédie. L'avare est très populaire, racontant l'histoire d'un homme d'affaires angoissé de perdre sa fortune et qui essaie de marier ses enfants pour accroître cette dernière. Se révoltant contre ses liens familiaux avec la bourgeoisie, les œuvres de Molière se moquent souvent de la classe supérieure et de son rapport à la richesse. L'avare ne fait pas exception à la règle. La pièce se moque également des conventions théâtrales. Par exemple, lorsque Harpagon, le personnage principal, s'adresse au public, les autres personnages demandent à savoir à qui on s'adresse.

 

Molière jette des pavés dans la mare

Bien qu'il ait pu bénéficier d'un soutien royal, Molière se heurte toujours à une sérieuse opposition de la part des factions religieuses pieuses de la haute société française, qui considèrent ses pièces comme irrévérencieuses et scandaleuses. La vie privée sordide du dramaturge ne l'a pas aidé non plus. Il a épousé Armande Béjart, la fille de son amante et partenaire de scène et sa relation avec la mère se serait poursuivie même après le mariage. Son célèbre Tartuffe est la pièce la plus controversée et est rapidement interdite après la première représentation à Versailles en 1664. La pièce fait la satire des hypocrites qui se vantent de leur piété et de leur vertu, mais qui en réalité sont trompeurs et manipulateurs. Lorsque la pièce est finalement autorisée à revenir sur scène en 1669, elle devient extrêmement populaire, en partie grâce à l'attrait qu'exerce sa censure : qui peut résister à la chance de voir le fruit défendu ?

Tombe de Molière au cimetière du Père Lachaise

Mort de Molière

La vie de Molière s'est terminée là où il avait passé la plus grande partie de sa vie, sur la scène. Ironiquement, il s'est effondré dans une quinte de toux causée par sa tuberculose alors qu'il jouait une pièce sur un hypocondriaque. Refusant d'abandonner, il est retourné sur scène et a terminé le spectacle, s'effondrant à nouveau avant de mourir quelques heures plus tard. À cette époque, les comédiens étaient presque considérés comme des citoyens de seconde zone en France et n'avaient donc pas le droit d'être enterrés dans la terre sacrée d'un cimetière. Cependant, le roi Louis XIV fit une légère exception pour Molière en veillant à ce que son corps soit inhumé dans la section réservée aux bébés non baptisés.

 

Héritage de Molière

Après la mort de Molière, sa troupe fusionne avec celle de l'Hôtel Bourgogne pour créer la célèbre Comédie-Française. La Comédie-Française, qui continue de se produire aujourd'hui, est la plus prestigieuse compagnie de France et considérée comme le plus ancien théâtre encore en activité au monde. Aujourd'hui encore, les pièces de Molière sont jouées à la Comédie-Française plus souvent que celles de tout autre dramaturge. On retrouve les traces du célèbre dramaturge français dans tout Paris et dans tous les coins de France. Vous voulez en découvrir quelques-unes ? Visitez Paris en suivant les pas de Molière ! Mais son influence ne s'arrête pas là.

Adaptation moderne de L'avare de Molière au Théâtre Ranelagh à Paris

Saviez-vous que le public anglophone peut apprécier les pièces classiques de Molière dans de belles salles parisiennes, comme celle du Théâtre Ranelagh ? Jouées en version originale française, les pièces sont accompagnées de surtitres en anglais fournis par Theatre in Paris.

 

Voir une pièce de théâtre classique à Paris